Nostalgie
Abello, l'adieu au bus...

Jacques Abello "à gauche" et son bus de voyageurs au début des années 50

C'était Jacques Abello et ses cars bleus, ses deux Panhard. C'était l'époque où les voitures restaient un luxe et le car, le seul moyen de transport pour aller à Nice ou à Cagnes, le car d'Abello.

Quand Jacques Abello décède en 1967, Jacqueline, sa fille aînée, a déjà un pied sur la pédale. Elle a passé et c'est exceptionnel à l'époque son permis pour la conduite de véhicule de transport en commun. Elle conduit le tout nouvel autobus de la Société. Un bus rutilant que tous les SaintJeannois viennent admirer

Jacqueline développera l'entreprise Abello. Elle est là, à la mise en place sur la commune des premiers transports scolaires. Elle est là lors de la création des nouvelles lignes.
L'entreprise Abello grandit. Quatre, cinq, neuf cars. Une flotte moderne et bien gérée.

Mais Jacqueline, et Georgette qui est venue l'épauler à plein temps, souhaitent passer la main. Les deux soeurs, avec un grand pincement au coeur, se sont décidées à vendre. Les cars ont rejoint maintenant leur nouveau parking au Plan-du-Bois

Mais à Saint-Jeannet, longtemps encore on se souviendra des cars Abello. C'était un autre temps. C'était au siècle passé.

Avril 1928 - Octobre 2005. Pendant soixante-dix sept ans SaintJeannet a vécu à l'heure Abello, A l'heure des cars de voyageurs ou des cars scolaires. Mais tout a une fin. Jacqueline et Georgette Abello partent à la retraite et leur entreprise se prépare à une nouvelle vie sous la houlette de son nouveau propriétaire gaudois, un enfant du pays. Mais qui pourra oublier les cars Abello.

C'est en 1928 que Jacques Abello et son cousin rachètent la "Société de Transport de Voyageurs SaintJeannet, La Gaude-Nice". Sous ce vocable pompeux, un vieux car qui appartient à Sauveur Paganelli, un corse établi à Saint-Jeannet qui a ouvert la ligne quatre ans plus tôt et qui ne souhaite pas continuer.

Une ligne de car c'est alors vital pour le village qui ne compte en 1930 que trois voitures particulières. Il y avait deux départs le matin l'un de SaintJeannet, l'autre de Nice et inversement le soir.

Jacques Abello travailla avec son cousin jusqu'en 1933 et reprit seul alors l'entreprise. Pendant la guerre Jacques Abello fut mobilisé et c'est Jeanne, sa femme qui assura la bonne marche de la Société. Et ce ne fut pas facile. Le carburant manquait, il fallut transformer les cars pour y placer les gazobois et les sacs de charbon pour alimenter la chaudière.

Mais la puissance d'une telle installation était faible ; il fallait alléger le car dans les montées en faisant descend les voyageurs et même en leur demandant de temps en temps de pousser le car.

Et puis, Jacques Abello revint de la guerre et reprit le volant. Tout SaintJeannet se souvient encore de cet homme à la blouse grise avec sa sacoche de cuir en bandoulière pour délivrer les tickets, la gauloise rivée à la bouche. Jacques Abello annonçait d'une voix forte les arrêts "Le Beal", "La Basse Gaude", "Le Peyron" et appelait "matelot" tous les passagers dont il ne connaissait pas le nom ou le prénom.

Jacqueline au volant et Georgette Abello, histoire d'amour avec Saint-Jeannet

La lettre du Maire p.12
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